Avez-vous besoin d'aide maintenant?

Nous n’offrons pas de conseils, de consultations ni de traitements en matière de santé mentale. Si une personne que vous connaissez ou vous-même êtes en état de crise, veuillez communiquer avec l’équipe d’intervention d’urgence de votre communauté locale. Vous pouvez également appeler la Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux être des Autochtones au 1 855 242-3310, le Service d’aide téléphonique pour les jeunes Noirs ( Black Youth Helpline) au 1-833-294-8650 ou Jeunesse, j’écoute au 1-800-668-6868.

L’identité et la santé mentale de l’élève

Des services efficaces de santé mentale en milieu scolaire contribuent à la reconnaissance et à l’affirmation identitaire de chaque élève, quels que soient ses antécédents ou ses expériences. Une telle approche aborde les inégalités et crée un environnement inclusif et favorable pour chaque élève.

Pourquoi est-ce important? 

  • L’identité et la santé mentale sont inextricablement liées. Qui vous êtes influence ce que vous ressentez. Lorsque votre identité est reconnue, exprimée et célébrée, vous êtes plus susceptible de vivre une véritable expérience positive en matière de santé mentale, de bien-être et de relation avec les autres. Si votre identité est méconnue, rejetée ou bafouée, ou si vous êtes victime de racisme ou d’oppression, cela peut vous faire souffrir émotionnellement et vous obliger à travailler beaucoup plus dur que les autres pour retrouver un sentiment de bien-être.  
  • La santé mentale est souvent envisagée à travers le prisme de la culture blanche et eurocentrique; les interventions ont tendance à s’enraciner dans la pratique et l’étude occidentales. Beaucoup de ces approches mettent l’accent sur le changement individuel et sur le développement des compétences. Bien que cela puisse être utile, une approche de la santé mentale en milieu scolaire misant davantage sur l’affirmation identitaire tient également compte du rôle de l’environnement scolaire et communautaire dans la réalisation de changements positifs durables. Cela exige une optimisation des forces et des soutiens communautaires et collectifs, en plus de s’attaquer aux structures qui affectent la santé mentale des personnes et des groupes racisés et marginalisés.  
  • Lorsque les directions et les directions adjointes d’école réfléchissent en profondeur à leurs propres valeurs, croyances et préjugés personnels, et encouragent le personnel à faire de même, elles préparent le terrain afin que les écoles s’orientent vers un soutien en santé mentale adapté à la culture de chaque élève et qui favorise l’affirmation identitaire.  
  • Lorsque les écoles et les conseils scolaires 1) démantèlent et éliminent le racisme et l’oppression; 2) s’engagent et s’associent avec les élèves, les parents, les aidants naturels et la communauté; 3) amplifient les perspectives diversifiées des élèves, des parents, des aidants naturels et de la communauté; et 4) réagissent en proposant des soutiens et des pratiques différenciés et identitaires, ils s’efforcent ainsi de soutenir chaque élève.

De quelle manière l’identité et la santé mentale des élèves sont-elles liées? 

Le contexte scolaire est important dans la façon dont les élèves perçoivent et comprennent leur identité et dans leur façon de voir comment les autres perçoivent leur identité. Chaque jour, les écoles ont l’occasion d’être des lieux intentionnels qui nourrissent l’enfant dans l’ensemble de sa personne – où la diversité est valorisée et tissée de manière significative dans la culture, où les adultes sont une source de considération positive et bienveillante pour chaque élève, où le programme est culturellement pertinent et inclusif, et où les pratiques, les politiques, les procédures et les structures amplifient (plutôt que diminuent) les manières culturelles de connaître et d’être.   

  • L’identité fait référence aux différents aspects du sentiment de soi d’une personne, telle qu’elle le définit. Ces aspects peuvent comprendre, mais sans s’y limiter, la race, le sexe, la sexualité, la culture, la religion, la foi, la santé et la santé mentale, ainsi que le statut socio-économique. Des facteurs internes et externes – y compris les expériences personnelles, les normes sociétales et les attentes culturelles – façonnent l’identité. L’identité, et les parties de nous-mêmes que nous mettons de l’avant, peuvent changer avec le temps. Ce concept est complexe, car notre identité telle que nous la concevons personnellement entre parfois en conflit avec la façon dont les autres nous perçoivent. 
  • L’oppression fait référence à la maltraitance et à la discrimination systémiques envers certains groupes selon différents éléments de leur identité. Le privilège fait référence aux avantages et bénéfices dont certains groupes bénéficient en raison de leur identité.  
  • Il est possible que des personnes puissent subir de l’oppression tout en bénéficiant de privilèges en fonction de différents aspects de leur identité; de ce fait, l’exemple d’une personne qui a des privilèges en raison de son statut social et de son pouvoir en lien avec son poste au sein de la direction ou de la direction adjointe d’une école, mais qui subit de l’oppression liée à sa race, son sexe ou son orientation sexuelle, illustre bien cet énoncé. L’intersectionnalité met en évidence les façons complexes dont ces expériences peuvent se croiser et s’influencer les unes les autres.  
  • reconnaît que les personnes ne sont pas définies par un seul aspect de leur identité, mais plutôt par la manière complexe dont les différents éléments de leur identité (p. ex., la race et le genre) s’entrecroisent et interagissent les uns avec les autres. Ce concept est fondamental pour comprendre comment différentes formes d’oppression, comme le racisme, le sexisme et l’homophobie, peuvent aggraver la discrimination et la marginalisation des personnes et des groupes. 

La race, la culture et la santé mentale des élèves 

L’une des considérations les plus complexes et les plus critiques est l’intersection de la race, de la culture et de la santé mentale des élèves. Pour faciliter l’introduction et l’utilisation de soutiens en santé mentale de qualité, qui soient différenciés et faisant la promotion de l’affirmation identitaire, les directions et les directions adjointes d’école doivent comprendre à la fois ce qu’est la santé mentale et de quelles façons elle est influencée par la race et la culture, de même que les besoins uniques qui y sont associés pour les élèves noirs, autochtones et racisés.   

  • La race est une construction sociale qui a un impact dans le monde réel. Le groupe racial auquel on s’associe constitue souvent une partie très centrale de notre identité.  
  • Des interprétations contestables de l’histoire et de la science ont été employées pour justifier des politiques néfastes et des stéréotypes négatifs, laissant un legs dans le système éducatif; par conséquent, on ne peut ignorer la race dans les considérations scolaires en lien avec la santé mentale des élèves.  
  • La culture est ouverte à de multiples interprétations; elle fait généralement référence à un ensemble de valeurs, de croyances et d’attentes comportementales partagées par des personnes d’une même origine géographique. Les groupes culturels partagent généralement une langue, une religion, une cuisine et des formes artistiques (entre autres).  
  • Les enseignements culturels sont transmis de génération en génération et ils renforcent les normes du groupe – quoi manger, comment s’habiller, etc. Plus importants encore, les enseignements culturels dictent comment agir typiquement, définissant ainsi également ce que constitue un comportement atypique.  
  • En Ontario, les élèves représentent de nombreuses cultures, tant autochtones que coloniales. Il est trop simpliste de suggérer que tous les enfants et les jeunes ayant la même origine géographique ou culturelle partagent la même influence culturelle.  
  • Toutes les institutions de la société, dont les écoles, sont façonnées par la domination de la culture blanche et eurocentrique; elles en sont aussi le reflet. On envisage donc la santé mentale dans le contexte de l’éducation à travers le prisme de la culture blanche et eurocentrique.  
  • Cette perspective eurocentrique influence la façon dont on définit la santé mentale et les maladies mentales, ce que l’on considère comme des moyens appropriés ou acceptables d’y faire face, ainsi que la manière d’aborder et de traiter efficacement les problèmes de santé mentale. Cette vision dominante et biaisée ignore comment les autres cultures décrivent, gèrent, abordent et traitent la santé mentale et la maladie mentale.

La marginalisation et la santé mentale des élèves 

Il est démontré que les personnes présentant des identités marginalisées font face à des disparités et à des disproportionnalités, à la fois dans la probabilité de souffrir d’un problème de santé mentale et dans l’accès à un traitement.    

  • Un traumatisme racial ou fondé sur la race est un effet mental et émotionnel qui découle d’expériences vécues en matière de préjugés raciaux, de discrimination, de racisme et de crimes haineux.  
  • L’expérience de la discrimination raciale peut amener les personnes à y faire face et à s’y adapter de diverses manières, y compris l’hypervigilance, l’évitement et l’insensibilité. 
  • Des études qui ont suivi des enfants et des jeunes au fil du temps ont montré que la discrimination raciale est associée à des problèmes de santé mentale et de comportement ultérieurs.  
  • Les jeunes hommes noirs exposés à une discrimination raciale croissante au début de l’âge adulte ont subi une aggravation significative des symptômes de dépression et d’anxiété dans la trentaine. Chez les adolescents noirs, on associe la discrimination raciale à la dépression et à l’anxiété de façon significative. La discrimination raciale perçue est également associée à des idées suicidaires élevées, à la planification du suicide et à la tentative de suicide chez les adolescents américains issus de minorités raciales. Les jeunes Noirs canadiens ciblent la discrimination raciale comme un facteur clé des problèmes de santé mentale. Chez les adolescents noirs nés au Canada et les immigrants noirs, les signalements de racisme ont augmenté de 2003 à 2018, en particulier chez les filles; les personnes qui ont dénoncé de la discrimination raciale étaient significativement plus susceptibles de signaler également un stress extrême, des pensées suicidaires et des tentatives de suicide.  
  • Les élèves 2SLGBTQIA+ sont confrontés à des problèmes de santé mentale uniques liés à l’homophobie, à la transphobie et à la discrimination. Les jeunes 2SLGBTQIA+ sont confrontés à des taux plus élevés de comportements suicidaires, en particulier les personnes qui s’identifient comme transgenres ou de genres divers, surtout lorsqu’ils éprouvent un manque d’acceptation familiale. 
  • Les élèves nouveaux arrivants rencontrent un certain nombre d’obstacles sur les plans structurel et individuel, ainsi qu’au niveau des prestataires. Sur le plan structurel, les élèves qui s’inscrivent dans une nouvelle école peuvent trouver l’environnement complexe et difficile à intégrer, surtout si les élèves nouveaux arrivants ne sont pas conscients des soutiens en santé mentale à leur disposition ou de la façon d’y accéder au sein des écoles. Au niveau des prestataires, on observe un manque de diversité et d’expériences vécues parmi le personnel scolaire, en plus des lacunes en matière de compétences culturelles pour soutenir efficacement les élèves nouveaux arrivants. Enfin, sur le plan individuel, des barrières linguistiques peuvent exister, ce qui peut entraver une communication efficace entre les élèves nouveaux arrivants et le personnel scolaire. 
  • En Ontario, les enfants et les jeunes francophones font face à des obstacles persistants et aggravants pour accéder à des services de santé mentale linguistiquement adaptés dans les communautés urbaines et rurales. 
  • Le racisme et la discrimination, qui recoupent des obstacles comme la pauvreté (dont l’insécurité alimentaire et du logement), l’accès aux soins (en particulier les barrières linguistiques et le transport) et le manque de soutien familial et social, contribuent aux problèmes de santé mentale.  

Pour créer un milieu scolaire favorable, les directions et les directions adjointes d’école ainsi que leur personnel doivent reconnaître les inégalités systématiques présentes dans la société et être conscients de l’incidence de l’oppression et du racisme sur la santé mentale des élèves, des collègues, des parents, des aidants naturels, des membres de la communauté et d’eux-mêmes.

L’enfance en difficulté et la santé mentale des élèves  

Lors de l’élaboration et de la prestation de soutiens et de services de santé mentale aux élèves, il convient de veiller à ce que les leçons et les activités incluent tous les élèves, y compris ceux qui ont des besoins particuliers en matière d’éducation. La manifestation des symptômes de santé mentale peut fluctuer au fil du temps chez les enfants et les jeunes; un trouble neurodéveloppemental sous-jacent ou un trouble physique ou d’apprentissage peut compliquer davantage la manière dont les symptômes se manifestent. Les élèves ayant des besoins particuliers en matière d’éducation peuvent faire face à des obstacles pour accéder au soutien en santé mentale, car on peut ne pas reconnaître leurs besoins ou ceux-ci peuvent être éclipsés à cause de l’accent principal mis sur l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme d’apprentissage individualisé pour répondre à leurs besoins spécifiques.   

  • Les élèves ayant des besoins particuliers en matière d’éducation sont plus à risque de souffrir de problèmes de santé mentale que leurs pairs n’ayant aucune difficulté. 
  • Les élèves ayant des besoins particuliers en matière d’éducation peuvent nécessiter des soutiens en santé mentale adaptés à leurs besoins et à leurs défis uniques.  
  • L’intersection entre les besoins d’apprentissage, les troubles neurodéveloppementaux et les besoins en santé mentale peut être extrêmement complexe. Parfois, des défis d’apprentissage, de comportement ou de développement plus importants peuvent masquer des problèmes de santé mentale, et vice versa. 
  • L’apport de soutiens et d’interventions en matière de santé mentale qui sont inclusifs et adaptés aux besoins des élèves ayant des besoins particuliers en matière d’éducation peut favoriser leur bien-être général et leur réussite scolaire. 
  • Le traitement des problèmes de santé mentale et la promotion d’une santé mentale positive peuvent avoir une incidence significative sur la réussite scolaire des élèves ayant des besoins particuliers en matière d’éducation.  

Le fait de se sentir en sécurité, soutenu et inclus est essentiel pour la santé mentale de chaque élève. Les élèves qui requièrent du soutien et des services particuliers en matière d’éducation peuvent avoir besoin de certains aménagements du milieu et du soutien à titre personnel afin d’atteindre les mêmes sentiments de sécurité, de soutien et d’inclusion que leurs pairs. Lorsqu’un élève est exclu, ciblé ou victime d’intimidation, cela peut nuire à sa santé mentale. Selon l’Enquête canadienne sur l’incapacité, 42 % des jeunes Canadiens ayant un handicap ont été victimes d’intimidation à l’école en raison de leur incapacité.  

Le personnel scolaire connaît bien les mesures à prendre pour favoriser une culture de compréhension, d’acceptation, d’inclusion et de bienveillance. Les efforts que vous déployez à l’échelle de l’école pour célébrer les différences au moyen de leçons et d’activités contribuent grandement au soutien de la santé mentale des élèves ayant des besoins particuliers en matière d’éducation. 

Le cadre d’affirmation identitaire en matière de santé mentale en milieu scolaire  

Tout au centre de cette figure, on peut lire le mot « chaque élève ». L’anneau autour du cercle central indique l’engagement en faveur de la vérité et de la réconciliation.

L’anneau suivant contient les mots « démanteler », « engager », « amplifier » et « réagir ». Chaque mot apparaît dans un encadré avec une explication :

Démanteler et éliminer l’oppression et le racisme par l’entremise de politiques et de pratiques anti-oppressives et antiracistes.

Engager les élèves, les parents/aidants naturels et la communauté et collaborer avec eux en faisant preuve d’humilité culturelle.

Réagir par l’entremise de soutiens de santé mentale différenciés qui affirment l’identité de l’élève.

Amplifier les points de vue diversifiés des élèves, des parents/aidants naturels et de la communauté en décentrant la blanchité.

Les approches en matière de santé mentale en milieu scolaire axées sur l’affirmation de l’identité répondent aux besoins individuels des élèves et tiennent compte des identités qui se croisent et se construisent. La mise en œuvre de cette approche s’inscrit dans le cadre des efforts plus larges déployés par les conseils scolaires et les écoles pour lutter contre l’oppression et la marginalisation, et pour œuvrer à la réconciliation, à l’équité et à la justice, en particulier pour les personnes qui ont été opprimées dans le passé et qui le sont encore aujourd’hui.  

Le Cadre d’affirmation identitaire en matière de santé mentale en milieu scolaire vise à guider les conseils scolaires et les écoles dans leur travail de réflexion et de planification des ressources et des mesures de soutiens dans leurs communautés respectives pour leur permettre de répondre aux besoins uniques de chaque élève.

Considérations et approches pour les écoles qui affirment l’identité 

Un engagement clair en faveur de la vérité, de la réconciliation et de l’équité

  • Prenez des engagements personnels et professionnels clairs en faveur de la vérité, de la réconciliation et de l’équité. Prenez le temps d’apprendre et de réfléchir aux croisements entre la vérité, la réconciliation, l’équité, la santé mentale et le bien-être.
  • Sachez qu’il est plus difficile de reconnaître et de comprendre les injustices et les inégalités étant donné que nous sommes protégés par notre propre identité et notre statut. Examinez de façon critique votre identité et son influence sur votre rôle dans la création d’école qui favorisent la santé mentale. Ce travail commence par la reconnaissance de vos identités et par une réflexion sur votre statut, votre pouvoir et vos privilèges ainsi que la manière dont ils façonnent vos points de vue en matière de diversité et de santé mentale. Réfléchissez à la façon d’inviter le personnel scolaire à faire de même.
  • Assurez-vous de valider et d’affirmer les identités multiples et croisées des élèves, y compris leurs expériences en matière de santé mentale. Il faut également comprendre que l’intersectionnalité de plusieurs identités comme la race, la culture, l’identité de genre, l’âge, les différentes capacités, etc., peut se chevaucher et accroître l’oppression.
  • Faites preuve d’esprit critique à l’égard des messages véhiculés qui dévalorisent des populations spécifiques et centrent la blanchité (p. ex., des milieux d’apprentissage qui ne célèbrent que les chercheurs, les expériences, les fêtes, etc. eurocentriques et qui ignorent ceux des élèves racisés).
  • Dirigez avec une approche basée sur les forces et mettez l’accent sur les intérêts et les compétences des élèves lorsque vous prenez en compte leurs besoins en matière de santé mentale.
  • Considérez de quelle manière les idées préconçues en matière de marqueurs d’identité peuvent avoir un impact sur les expériences des élèves. Chaque élève est unique et il est important de considérer l’enfant dans son ensemble (c’est-à-dire qu’un élève est plus qu’un simple diagnostic).

Démanteler et éliminer l’oppression et le racisme par l’entremise de politiques et de pratiques anti-oppressives et antiracistes

  • Soyez antiracistes et anti-oppressifs de manière active. Pour ce faire,
    • laissez-vous guider par les besoins des personnes marginalisées, et non par celles qui résistent à l’engagement et aux changements en matière d’équité;
    • écoutez et croyez les personnes qui partagent leurs expériences d’iniquités;
    • agissez directement pour contrer et éliminer le racisme et l’oppression lorsqu’ils ont été identifiés;
    • planifiez en fonction des barrières et des résistances au changement et ne les laissez jamais vous détourner de vos engagements;
    • adoptez une rétroaction critique tout au long du parcours, sachant qu’en toute humilité, vous ne réussirez pas toujours. Dans ces situations, suivez les principes de réconciliation et de réparation pour rétablir les relations et remédier aux méfaits.
  • Procédez en partant du principe que vous reconnaissez que l’identité est un facteur déterminant de l’accès en raison de barrières structurelles profondément enracinées qui entravent l’équité en matière d’éducation. Cherchez à comprendre les contextes socio-économiques et politiques qui continuent d’avoir une incidence négative et de désavantager les élèves, les familles et les communautés. Contrez activement tous les « ismes » et toutes les phobies qui sont le signe de comportements discriminatoires, et éliminez les obstacles et les formes d’oppression qui nuisent à la réussite des élèves afin d’assurer l’équité en matière d’éducation pour chaque élève.
  • Évaluez de manière critique les traditions, les pratiques et les procédures scolaires, et demandez l’avis des élèves, des parents, des aidants naturels, des communautés et du personnel scolaire afin de cibler les changements nécessaires.

Engager les élèves, les parents/aidants naturels et la communauté et collorer avec eux en faisant preuve d’humilité culturelle

  • Vous devez examiner les préjugés intériorisés qui peuvent vous diviser et vous nuire alors que vous vivez et socialisez dans une société qui dévalorise certaines identités. Cette pratique critique et autoréflexive qui se poursuit exige que les directions et les directions adjointes d’école, ainsi que tout leur personnel, se positionnent comme des apprenants ouverts au service du soutien de chaque élève.
  • Engagez-vous à instaurer la confiance. Reconnaissez que les écoles ne sont pas des espaces également sécuritaires pour l’ensemble des élèves, des parents, des aidants naturels et des familles. La confiance ne vient pas automatiquement – il faut du temps, des efforts et de l’humilité pour l’établir et la maintenir. Gardez à l’esprit qu’historiquement, le milieu éducatif a rompu les liens de confiance avec de nombreuses communautés marginalisées au moyen de pratiques discriminatoires, de politiques racistes, etc.
  • Travaillez aux côtés des élèves, des parents, des aidants naturels et des partenaires communautaires afin de planifier et de mettre en œuvre des ressources en matière de santé mentale en milieu scolaire qui soutiennent l’affirmation identitaire. Assurez-vous régulièrement que les partenaires se sentent entendus, que leurs points de vue sont respectés et que leurs idées et suggestions sont intégrées.

Amplifier les points de vue diversifiés des élèves, des parents/aidants naturels et de la communauté en décentrant la blanchité

  • Écoutez les préoccupations des parents et des aidants naturels, et honorez leur expertise en ce qui concerne le bien-être de leurs enfants; cela vous permettra de travailler ensemble pour trouver de meilleures façons d’aller de l’avant et d’établir de nouvelles relations qui facilitent une communication saine entre le foyer et l’école en général.
  • Prenez le temps d’écouter et d’en apprendre davantage sur les pratiques dans les espaces communautaires qui aident à construire l’amour de soi, la culture, l’appartenance et les relations. Travaillez avec des partenaires pour appliquer ces idées au milieu scolaire en mettant de l’avant leur bon travail (en veillant à ne pas s’approprier les pratiques, mais en offrant plutôt un moyen aux praticiens culturels et communautaires de partager leur leadership). La création d’un espace facilite l’action, le bien-être et l’espoir.
  • Décentrez activement la blanchité. Répartissez activement les pouvoirs afin de favoriser et prioriser diverses façons de connaître, d’être et de comprendre. Reconnaissez que le travail de décentrage de la blanchité concerne toutes les communautés scolaires, quelle que soit la composition raciale et culturelle des élèves de l’école, et que, sans ce travail, l’idée de la supériorité des points de vue eurocentriques continuera à se perpétuer.
  • Centrez les voix et les points de vue des élèves. Collaborez avec les élèves et utilisez leur voix et leur participation authentiques afin de collaborer à la création de milieux qui reflètent et honorent les forces et l’identité de chaque élève. Évaluez la culture d’affirmation identitaire en partenariat avec les élèves, le personnel scolaire et les communautés qui sont touchés de manière disproportionnée.
  • Valorisez la diversité. Célébrez et honorez quotidiennement les identités uniques des élèves, du personnel scolaire et des communautés (pas seulement lors de jours ou de mois de reconnaissance ou de jours fériés spécifiques). La célébration et la reconnaissance de la diversité peuvent être intégrées aux activités, aux leçons et au matériel, de sorte qu’elles ne soient pas considérées comme un ajout, mais comme une partie intégrante de la culture et de l’apprentissage scolaires.

Réagir par l’entremise de soutiens de santé mentale différenciés qui affirment l’identité de l’élève

  • Encouragez régulièrement les élèves à recueillir des perceptions et des points de vue sur les besoins, les défis et les mécanismes de soutien adaptés en matière de santé mentale. Cela pourrait se faire au moyen de groupes ou de conseils consultatifs d’élèves déjà établis, mais nous vous encourageons à rechercher des occasions informelles et actuelles.
  • Impliquez activement les élèves dans le processus de prise de décisions en matière d’initiatives et de programmes de santé mentale.
  • Intégrez divers points de vue, histoires et pratiques de santé mentale dans les activités de promotion de la santé mentale qui soutiennent le lien des élèves avec leurs identités culturelles.
  • Fournissez des ressources et du matériel éducatif qui favorisent l’affirmation identitaire et qui sont culturellement adaptés.
  • Collaborez avec les organismes communautaires et de santé mentale afin d’élargir et d’améliorer les ressources en matière de santé mentale accessibles aux élèves, en tenant compte des besoins des communautés diversifiées.

Ressources à l’appui de l’affirmation identitaire en matière de santé mentale en milieu scolaire

Argenyi, M., Mereish, E., & Watson, R. (2023). Mental and physical health disparities among sexual and gender minority adolescents based on disability status. LGBT Health, 10(2), 130–137.

Assari, S., Moazen-Zadeh, E., Caldwell, C., & Zimmerman, M. (2017). Racial discrimination during adolescence predicts mental health deterioration in adulthood: Gender differences among Blacks. Frontiers In Public Health, 5.

Augustine, L., Lygnegård, F., & Granlund, M. (2022). Trajectories of participation, mental health, and mental health problems in adolescents with self-reported neurodevelopmental disorders. Disability and Rehabilitation, 44(9), 1595–1608.

Baiden, P., LaBrenz, C., Onyeaka, H., Muoghalu, C., Nicholas, J., Spoor, S., Bock, E., & Taliaferro, L. (2022). Perceived racial discrimination and suicidal behaviors among racial and ethnic minority adolescents in the United States: Findings from the 2021 adolescent behaviors and experiences survey. Psychiatry Research, 317.

Berry, O., Tobon, A., & Njoroge, W. (2021). Social determinants of health: The impact of racism on early childhood mental health. Current Psychiatry Reports, 23(5).

Cave, L., Cooper, M. N., Zubrick, S. R., & Shepherd, C. C. J. (2020). Racial discrimination and child and adolescent health in longitudinal studies: A systematic review. Social Science & Medicine, 250, 112864.

Comas-Díaz, L., Hall, G. N., & Neville, H. A. (2019). Racial trauma: Theory, research, and healing: Introduction to the special issue. The American Psychologist, 74(1), 1–5.

Crenshaw, K. (1991). Mapping the margins: Intersectionality, identity politics, and violence against women of color. Stanford Law Review, 43(6), 1241–1299.

Dumas, M. J. (2016) Against the dark: Antiblackness in education policy and discourse, Theory Into Practice, 55(1), 11-19

Fuentes, A., Ackermann, R. R., Athreya, S., Bolnick, D., Lasisi, T., Sang-Hee, L., McLean, S. & Nelson, R. (2019). AAPA statement on race and racism. American Journal of Physical Anthropology, 169, 400–402.

Hoy-Ellis, C. (2023). Minority stress and mental health: A review of the literature. Journal of Homosexuality, 70(5), 806–830.

Lemay, R., Kelly, L., Marion, C. G., & Sundar, P. (2017). Pourquoi pas? Strengthening French language service delivery in Ontario’s child and youth mental health sector. Ontario Centre of Excellence for Child and Youth Mental Health.

Little, W. (2023). What is culture? In Introduction to Sociology (3rd Canadian Ed.), OpenStax.

Meyer, I. (2003). Prejudice, social stress, and mental health in lesbian, gay, and bisexual populations: Conceptual issues and research evidence. Psychological Bulletin, 129(5), 674–697.

Okoye, H., & Saewyc, E. (2021). Fifteen-year trends in self-reported racism and link with health and well-being of African Canadian adolescents: A secondary data analysis. International Journal for Equity in Health, 20(1).

Ontario Ministry of Education. (2013). Supporting minds: An educator’s guide to promoting students’ mental health and well-being.

Pachter, L., Caldwell, C., Jackson, L., & Bernstein, B. (2018). Discrimination and mental health in a representative sample of African-American and Afro-Caribbean youth. Journal of Racial and Ethnic Health Disparities, 5(4), 831–837.

Public Health Agency of Canada. (2020). Social determinants and inequities in health for Black Canadians: A snapshot.

Rose, R., Howley, M., Fergusson, A., & Jament, J. (2009). Mental health and special educational needs: Exploring a complex relationship. British Journal of Special Education, 36(1), 3–8.

Russell, S. T., & Fish, J. N. (2016). Mental health in lesbian, gay, bisexual, and transgender (LGBT) youth. Annual review of clinical psychology, 12, 465–487.

Russell, S. T., Pollitt, A. M., Li, G., & Grossman, A. H. (2018). Chosen name use is linked to reduced depressive symptoms, suicidal ideation, and suicidal behavior among transgender youth. The Journal of Adolescent Health: official publication of the Society for Adolescent Medicine, 63(4), 503–505.

Salami, B., Idi, Y., Anyieth, Y., Cyuzuzo, L., Denga, B., Alaazi, D., & Okeke-Ihejirika, P. (2022). Factors that contribute to the mental health of Black youth. Canadian Medical Association Journal, 194(41), E1404–E1410.

Sim, A., Ahmad, A., Hammad, L., Shalaby, Y. & Georgiades, K. (2023). Reimagining mental health care for newcomer children and families: a qualitative framework analysis of service provider perspectives. BMC Health Services Research, 23 (699).

Tatum, B. (2017). Why are all the black kids sitting together in the cafeteria: And other conversations about race. Basic Books

Thapar, A., Livingston, L. A., Eyre, O., & Riglin, L. (2023). Practitioner review: Attention‐deficit hyperactivity disorder and autism spectrum disorder – the importance of depression. Journal of Child Psychology and Psychiatry, 64(1), 4–15.

The Trevor Project. (2022). 2022 National Survey on LGBTQ Youth Mental Health.

Yang, P., Hernandez, B., & Plastino, K. (2023). Social determinants of mental health and adolescent anxiety and depression: Findings from the 2018 to 2019 National Survey of Children’s Health. International Journal of Social Psychiatry, 69(3), 795–798.