Avez-vous besoin d'aide maintenant?

Nous n’offrons pas de conseils, de consultations ni de traitements en matière de santé mentale. Si une personne que vous connaissez ou vous-même êtes en état de crise, veuillez communiquer avec l’équipe d’intervention d’urgence de votre communauté locale. Vous pouvez également appeler la Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux être des Autochtones au 1 855 242-3310, le Service d’aide téléphonique pour les jeunes Noirs ( Black Youth Helpline) au 1-833-294-8650 ou Jeunesse, j’écoute au 1-800-668-6868.

Prévention et intervention précoce (niveau 2)

Les soutiens de niveau 2 en milieu scolaire sont des services ciblés de prévention et d’intervention précoces qui visent à augmenter les facteurs de protection, à traiter les facteurs de risque et à fournir des stratégies et des soutiens pour soutenir les jeunes aux prises avec des difficultés légères à modérées en matière de santé mentale.

Pourquoi est-ce important?

  • 70 % des problèmes de santé mentale se manifestent au cours de l’enfance ou de l’adolescence. L’identification et l’intervention précoces peuvent améliorer les résultats en matière de santé mentale et réduire le besoin de services plus intensifs par la suite.
  • De 18 % à 22 % des enfants et des jeunes en Ontario répondent aux critères d’une maladie mentale, mais moins du tiers d’entre eux consultent un prestataire de soins de santé mentale.
  • Les enfants et les jeunes qui consultent effectivement un prestataire de soins de santé mentale reçoivent le plus souvent un tel soutien au sein de l’école.
  • Tous les conseils scolaires ont financé des postes dans les écoles secondaires pour les professionnels de la santé mentale en milieu scolaire. Ces personnes sont formées et outillées pour fournir d’excellents services de prévention et d’intervention précoces de niveau 2. L’aiguillage approprié vers ce niveau de soutien permet de s’assurer que les élèves reçoivent des services utiles plus tôt, évitant souvent le besoin de services intensifs plus coûteux dans des contextes communautaires ou hospitaliers.

Le rôle de l’école dans le dépistage précoce

L’identification précoce a lieu entre les niveaux 1 et 2. Bien que les membres du personnel scolaire soient souvent les premiers à remarquer une difficulté chez un élève, les autres membres du personnel scolaire, un parent/aidant naturel ou l’élève lui-même peuvent identifier le besoin d’un soutien supplémentaire. Tout le personnel scolaire a besoin d’un certain niveau de littératie et de sensibilisation en matière de santé mentale, car tout membre du personnel pourrait être celui auquel un élève choisit de se confier pour obtenir du soutien.

  • Alors que les membres du personnel scolaire sont souvent les premiers à remarquer des changements dans les émotions ou le comportement d’un élève qui pourrait indiquer un problème de santé mentale, des connaissances spécialisées axées sur l’identification précoce et le soutien des problèmes de santé mentale peuvent bénéficier au personnel qui soutient les élèves dans un domaine précis, comme les travailleurs auprès des enfants et des jeunes, les entraîneurs sportifs, les enseignants en orientation, les  éducateurs spécialisés, les leaders des alliances sur le genre et la sexualité et les accompagnateurs des élèves pour l’obtention du diplôme.
  • En plus d’apprendre à reconnaître les signes de problèmes de santé mentale et au fur et à mesure qu’il gagne en confiance, le personnel scolaire prend conscience que ces signes peuvent varier d’un élève à un autre et que ce ne sont pas tous les élèves qui démontrent des signes visibles de détresse lorsqu’ils sont en difficulté. Un changement de comportement ou d’émotion se remarque mieux dans le contexte d’une relation bienveillante entre le personnel et l’élève.

Comment détecter les signes d’éventuels problèmes de santé mentale

En général, si un membre du personnel scolaire remarque un changement dans la façon dont un élève se comporte, exprime ses émotions ou ses pensées, il doit sans tarder prendre en note la fréquence, l’intensité et la période pendant laquelle ces préoccupations ont été remarquées. Il est également important de faire attention à la détresse de l’élève et à l’impact de cette détresse sur ses activités quotidiennes.

Fréquence

Fréquence : Recherchez les changements notables dans les comportements ou les émotions de l’élève qui se produisent à plusieurs reprises ou avec une fréquence croissante. Cela peut inclure des excès soudains de colère, des crises de larmes ou un retrait des activités sociales.

Intensité

Intensité : Observez l’intensité des réactions émotionnelles ou des comportements manifestés par l’élève. Recherchez les signes de tristesse extrême, d’anxiété, de colère ou d’agressivité qui semblent disproportionnés par rapport à la situation.

Durée

Durée : Faites attention à la durée de certains comportements ou états émotionnels, et notez le moment où l’élève présente des périodes prolongées de tristesse, d’irritabilité ou de retrait qui durent plus de quelques semaines.

Voici quelques rappels importants pour les directions et les directions adjointes d’école ainsi que pour le personnel lorsqu’ils identifient les signes d’un éventuel problème de santé mentale :

  • Réfléchissez aux croyances et aux préjugés qui peuvent influencer négativement votre perception des émotions et des comportements de l’élève et à la façon dont la santé mentale est perçue et traitée.
  • Évitez les hypothèses et les stéréotypes en gardant à l’esprit que chaque élève est unique et que les problèmes de santé mentale se manifestent différemment d’un élève à l’autre. Basez vos observations sur des éléments précis plutôt que sur des généralisations.
  • Recueillez des renseignements auprès des adultes de l’école qui connaissent l’élève pour acquérir une compréhension globale des changements que vous remarquez. Documentez les préoccupations et consultez les autres membres du personnel au sujet de celles-ci pour vous aider à créer un portrait complet de la situation avant de répondre aux préoccupations de l’élève ou de ses parents/aidants naturels. Il est possible que les changements observés soient des réponses relatives aux expériences de l’élève et n’indiquent pas un problème de santé mentale.
  • Restez curieux et ouvert aux facteurs scolaires qui peuvent influencer la santé mentale de l’élève. Soyez prêts à aborder ces facteurs de façon rapide et efficace, s’ils sont découverts.

Problèmes de santé mentale courants et stratégies de soutien

Les problèmes d’anxiété, d’attention et d’humeur sont des problèmes de santé mentale courants chez les jeunes. De telles préoccupations peuvent constituer des affections diagnostiquées à long terme, ou il peut s’agir de réactions aiguës à un événement tragique ou à une autre situation de la vie. En apprendre davantage sur les problèmes de santé mentale courants chez les élèves et les stratégies de soutien.

Traiter les problèmes d’urgence

Si votre préoccupation pour un élève est urgente (p. ex., risque de suicide ou risque pour les autres/danger imminent), agissez immédiatement pour activer les protocoles du conseil scolaire et ne laissez jamais l’élève seul. Pour des renseignements généraux sur le sujet, les directions et les directions adjointes d’école peuvent se reporter à la section Prévention, intervention et postvention du suicide chez les jeunes. N’oubliez pas que votre leader en santé mentale et votre surintendance sont également à votre disposition pour vous soutenir.

Comment soutenir les élèves sur le moment

Il arrive souvent que les élèves se sentent inquiets, perturbés, irritables ou stressés à différents moments de leur vie. Bien qu’il n’y ait pas de « bonnes » ou de « mauvaises » émotions, certaines d’entre elles peuvent nous mettre plus à l’aise que d’autres.

La validation est une compétence qui peut être utile pour soutenir les élèves et les autres personnes qui éprouvent des émotions intenses. Elle offre un moyen de reconnaître leur point de vue, leurs pensées, leurs émotions et leurs expériences, sans essayer de résoudre, de corriger ou de juger la situation. Comme tout autre compétence, apprendre à valider les autres nécessite une pratique et une réflexion régulières.

  • Cherchez à comprendre en restant curieux, en donnant le temps à l’élève de s’exprimer, en écoutant plus et en parlant moins. L’objectif consiste à aider les élèves à se sentir véritablement entendus et vus, et non de minimiser ou de changer leurs sentiments, de donner des opinions, de corriger la situation, de se précipiter pour créer une lueur d’espoir ou de sauter aux explications ou à la résolution de problèmes. 
    • Au cours des interactions, certains élèves peuvent facilement faire part de leurs sentiments alors que d’autres peuvent bénéficier de questions ouvertes, d’incitations ou d’éléments visuels.
    • Évitez d’étiqueter les sentiments des élèves parce que le fait de nommer ou d’identifier des sentiments pour les autres introduit notre parti pris.
    • Apprenez aux élèves à utiliser des outils pour identifier leurs émotions/sentiments lorsqu’ils ne ressentent pas d’émotions intenses ou lorsqu’ils ne sont pas en crise, car cela crée de meilleures conditions d’apprentissage.  
  • Une fois que vous avez activement écouté la gamme de sentiments que l’élève peut éprouver et vérifié sa compréhension en utilisant une position de curiosité et d’humilité culturelle, validez la ou les émotions. La validation obtient de meilleurs résultats lorsqu’elle est effectuée de manière authentique (plutôt qu’à partir d’un scénario). Voici quelques exemples de phrases de validation :
    • « Merci de m’avoir communiqué cette information. » 
    • « Je peux voir comment tu te sentirais ____. » 
    • « Il est logique que tu te sentes ____. » 
    • « Je ne peux qu’imaginer à quel point tu te sentirais ____. » 
    • « Pas étonnant que tu te sentes _____. »  
    • « Cela semble vraiment _______. »  
  • Les élèves peuvent souvent sentir le manque d’authenticité. Le fait de s’appuyer sur l’empathie et d’essayer véritablement d’imaginer ce que la situation peut être pour un élève peut vous aider à fournir une validation sincère. Nous ne comprendrons probablement jamais pleinement les expériences des autres, mais nous pouvons toujours nous efforcer de faire preuve d’empathie envers eux.

Lorsqu’un élève fait part de ce qu’il ressent en réponse à une expérience de racisme, de marginalisation ou d’oppression, il est important d’utiliser une réponse anti-oppressive, antiraciste et centrée sur l’élève. En plus de nommer l’incident et de suivre les directives de l’école ou du conseil scolaire pour y remédier rapidement, le cadre Écouter, croire et agir offre des conseils sur la façon de réagir sur le moment.  Il y a trois principaux piliers :

 

  1. Écouter pour comprendre est un élément clé pour favoriser la santé mentale et le bien-être des élèves en classe. L’écoute active va au-delà de seulement s’imprégner de ce que dit l’élève; gardez à l’esprit que votre langage corporel et votre expression non verbale transmettent également l’écoute.
  2. Croire ce que les élèves partagent aide à valider leurs expériences vécues. Répondez avec compassion et veillez à ne pas nier ou diminuer les expériences ou les émotions avec vos réponses. Utilisez un langage neutre comme « Je t’entends » et évitez les réponses vagues qui cherchent à réconforter comme « Tout va bien se passer ». Confirmez votre compréhension de ce que l’élève a partagé et exprimez la validation de ses expériences et de ses émotions.
  3. Agir avec et pour les élèves fait partie intégrante du processus visant à assurer aux élèves que leur identité, leur santé mentale et leur bien-être sont pris en compte, valorisés et soutenus.

Ces principes généraux aident à rappeler aux directions et aux directions adjointes d’école, ainsi qu’au personnel, comment s’engager dans l’humilité culturelle grâce à une écoute active; ils fournissent également des moyens d’affirmer l’identité des élèves en croyant en leur vécu et en soutenant leur capacité d’agir en ce qui concerne leur propre santé mentale.

Vous vous demandez peut-être comment fournir une validation émotionnelle lorsqu’un élève a subi un préjudice ou lorsqu’il utilise l’évitement pour faire face à des sentiments d’anxiété. La validation émotionnelle cherche à comprendre, puis à valider les sentiments sous-jacents d’un élève, mais cela ne signifie pas :

  • valider un comportement blessant ou nuisible;
  • valider l’évitement en tant que stratégie d’adaptation aux sentiments anxieux, car cela peut conduire à davantage d’évitement.

Dans de tels cas, vous devrez peut-être valider l’émotion, puis définir une limite ou une frontière. Vous trouverez ci-dessous deux exemples pour vous aider à l’illustrer.

« On dirait que tu es vraiment frustré et contrarié de ne pas avoir fait partie de l’équipe de basketball. Je suis vraiment désolé que cela te soit arrivé. Cependant, ce n’est pas bien de jurer contre l’entraîneur. »

« Merci de m’avoir fait part de ton anxiété et de ta sensation d’être dépassé et mal à l’aise à l’idée de terminer la présentation. L’anxiété, c’est normal… cependant, sauter le cours d’anglais dans l’espoir d’éviter une présentation orale n’est pas une bonne idée, car cela rendra probablement la prochaine encore plus difficile. Serais-tu disposé à discuter avec ton enseignant sur d’autres moyens de terminer le travail (p. ex., en créant une vidéo, en faisant une présentation à un petit groupe)? »

Comment parler aux élèves ou aux parents/aidants naturels des problèmes de santé mentale

En tant que directions et directions adjointes d’école, vous pouvez soit parler directement aux élèves et à leurs parents/aidants naturels lorsque des problèmes de santé mentale surviennent, soit fournir un soutien aux membres du personnel pour répondre à ces préoccupations. Le cas échéant, en fonction de son âge et de sa maturité, l’élève devrait faire partie de la décision concernant la mobilisation de ses parents/aidants naturels en tant qu’adultes attentionnés au sein de son cercle de soutien. Consultez votre équipe de leadership en santé mentale pour connaître les lignes directrices sur l’âge du consentement en vigueur au sein de votre conseil scolaire.

Voici quelques lignes directrices générales à garder à l’esprit lorsque vous discutez avec les élèves et les parents/aidants naturels de problèmes de santé mentale :

Idéalement, la confiance a été favorisée au fil du temps par des interactions positives et de soutien avec l’élève, les parents/aidants naturels et la famille. Au cours d’une conversation sur les problèmes de santé mentale, prenez le temps d’établir un rapport, de faire preuve d’empathie et de créer un espace de soutien et sans jugement pour l’élève et les parents/aidants naturels.

  • Notez que le début de la conversation représente le bon moment pour expliquer les limites de la confidentialité.
  • Ensuite, communiquez explicitement ce que le personnel scolaire a observé. Invitez l’élève ou les parents/aidants naturels à déclarer également ce qu’ils observent sur eux-mêmes ou sur leur enfant/leur proche.

L’utilisation d’un langage basé sur les forces au cours de la conversation est essentielle, car elle permet de se concentrer sur les forces et les capacités plutôt que sur les difficultés et les problèmes, ce qui favorise une conversation de soutien et de responsabilisation. Cette approche reconnaît que les problèmes de santé mentale ne définissent pas une personne et qu’il existe de multiples dimensions à l’identité de chaque élève, y compris des forces et des qualités uniques qui peuvent servir à soutenir sa santé mentale et son bien-être.

L’utilisation d’un langage basé sur la force réduit la stigmatisation associée aux problèmes de santé mentale et à la maladie mentale en mettant l’accent sur le récit plutôt que sur l’étiquetage et le jugement. Cela est crucial pour créer un espace de dialogue ouvert et pour soutenir la recherche d’aide. Un langage basé sur la force peut également favoriser un sentiment d’espoir et d’optimisme, et accroître la confiance de l’élève dans sa capacité à relever les défis.

Voici quelques exemples de phrases basées sur la force :

  • Je suis reconnaissant de ton courage dans la recherche de soutien et l’expression de tes sentiments.
  • Tu possèdes de nombreux talents et forces qui peuvent contribuer à ton bien-être.
  • Concentrons-nous sur la mise à profit de tes forces existantes pour soutenir ta santé mentale et ton bien-être.
  • Je crois en ta capacité à relever ces défis.
  • Tu as une attitude positive et de l’enthousiasme, qui sont des atouts précieux pour relever les défis de la vie.
  • Il est évident que tu disposes d’un système de soutien solide, ce qui est crucial pour ta santé mentale et ton bien-être.

Partager le pouvoir signifie reconnaître le déséquilibre de pouvoir inhérent entre les directions et directions adjointes d’école, le personnel et les élèves, ainsi que les parents/aidants naturels. Cela nécessite de l’humilité et implique de comprendre que les élèves et les parents/aidants naturels ont une expertise et des idées précieuses en matière de santé mentale et de bien-être. En partageant le pouvoir, vous vous efforcez activement de créer un environnement inclusif et collaboratif où les voix de chacun sont valorisées et respectées, et où les décisions sont prises ensemble.

Il est crucial de recueillir le point de vue de l’élève sur ses forces et ses besoins. N’oubliez pas que chaque élève a des façons uniques de se sentir soutenu. Fournissez un espace pour sa compréhension et ses façons de connaître et d’être. Reconnaissez, respectez et valorisez ses perspectives et ses expériences uniques à partir de ses enseignements culturels, de son vécu et de ses modes de vie qui façonnent la façon dont une personne comprend et interagit avec le monde.

Il est important de reconnaître que certains élèves peuvent éprouver des problèmes de santé mentale en raison de l’oppression systémique, notamment du racisme ou de la discrimination au sein de l’école et du système scolaire. Travaillez avec les élèves et leurs parents/aidants naturels pour résoudre rapidement les problèmes identifiés comme des facteurs contributifs. Lorsque vous intensifiez votre réflexion et que vous travaillez à trouver des solutions étoffées qui s’attaquent aux causes systémiques et oppressives des problèmes de santé mentale chez les élèves, vous démontrez votre engagement actif envers la pratique anti-oppressive et l’équité.

Offrez un moment et un endroit mutuellement convenables pour entamer la conversation, essayez de limiter la possibilité d’interruptions et de perturbations, et prévoyez suffisamment de temps. Parfois, une pause dans la conversation est acceptable, car il s’agit d’un travail lourd en émotions. Prévoyez un moment pour reprendre la conversation.

Comment réagir lorsqu’un parent/aidant naturel s’adresse à l’école au sujet d’une préoccupation liée à la santé mentale

Un parent/aidant naturel peut communiquer avec l’école pour faire part de ses préoccupations concernant la santé mentale de son enfant. Les membres du personnel peuvent ne pas avoir noté de préoccupations ou ils peuvent être en mesure de compléter les préoccupations notées par des observations sur le comportement ou les émotions de l’élève dans le contexte scolaire.

Tout comme vous valideriez les préoccupations de l’élève (voir ci-dessus), il est utile d’écouter attentivement les inquiétudes des parents ou des aidants naturels, sachant qu’ils peuvent se sentir très inquiets pour le bien-être de leur enfant. L’établissement d’un lien bienveillant et compatissant peut faire toute la différence pour une famille qui fait face aux défis et aux inquiétudes liés à des problèmes de santé mentale émergents ou croissants d’un enfant ou d’un jeune.

Notez que parfois, l’inquiétude et la peur ressenties par un parent/aidant naturel peuvent paraître comme de la colère ou de l’intolérance. Bien qu’ils ne soient pas à leur meilleur, les parents/aidants naturels d’enfants aux prises avec un problème de santé mentale suivent vraisemblablement une voie assez difficile. Il est donc préférable de faire preuve de calme et de quiétude lors de l’interaction.

Lorsque les parents/aidants naturels sont considérés comme les principaux experts et accompagnateurs dans les soins de santé mentale pour leur enfant, ils sont aptes à diriger la planification coordonnée du traitement, avec le soutien attentionné de tous les partenaires. En revanche, lorsque les élèves retournent à l’école après un traitement hospitalier ou communautaire sans ce type de planification et de soutien après un congé de l’hôpital, la continuité des soins en souffre. Dans la mesure du possible, essayez de préparer le terrain afin que les parents/aidants naturels s’engagent avec l’école et partagent les renseignements pour faciliter des soins continus dans tous les contextes. Les directions et directions adjointes d’école peuvent vouloir examiner régulièrement les situations et initier des jeux de rôle avec le personnel en lien avec celles-ci pour aider les membres de l’équipe à se préparer à des conversations imprévues sur les problèmes de santé mentale et à recevoir les renseignements de manière bienveillante. La ressource ACCUEIL fournit des conseils au personnel scolaire sur la façon d’écouter et de répondre aux parents/aidants naturels et d’entrer en contact avec eux lorsqu’une préoccupation est partagée.

Services de prévention et d’intervention précoce offerts dans les écoles de l’Ontario

Alors que le personnel scolaire et le personnel de soutien aux élèves fournit un soutien continu aux élèves en salle de classe pour appuyer leur apprentissage et leur bien-être, des services psychothérapeutiques de prévention et d’intervention précoce sont offerts en milieu scolaire par des professionnels réglementés de la santé mentale, comme des travailleurs sociaux, des psychologues et des psychothérapeutes. Connaître les protocoles et les procédures pour accéder aux soutiens en santé mentale au sein de votre conseil scolaire est essentiel pour diriger efficacement les élèves ayant des problèmes de santé mentale légers à modérés à de brèves interventions précoces en milieu scolaire.

Les ressources du Cercle de soutien et voies d’accès systémiques – Organigramme, Feuille de route, et Aide-mémoire personnalisé sont conçues pour servir de guide au personnel scolaire lorsqu’il se préoccupe d’un élève et se demande si un soutien supplémentaire en santé mentale pourrait être nécessaire. Les zones de texte de la feuille de travail peuvent être remplies, en collaboration avec votre leader en santé mentale, pour inclure des renseignements locaux ou spécifiques au conseil scolaire (p. ex., protocole de suicide, protocoles communautaires, formulaires internes, processus).

Modifications et mesures d’adaptation pour soutenir la santé mentale des élèves

Le personnel scolaire s’y connaît bien en matière de modifications et de mesures d’adaptation en salle de classe en fonction des forces et des besoins uniques des élèves. La même approche peut être adoptée lorsque des modifications ou des mesures d’adaptation sont nécessaires pour des problèmes de santé mentale.

Les mesures d’adaptation peuvent commencer dès que l’enseignant, ou un autre membre du personnel scolaire, remarque qu’un élève éprouve peut-être un problème de santé mentale – il n’est pas nécessaire d’attendre un diagnostic ou de recevoir un traitement pour que l’élève puisse bénéficier d’un soutien plus ciblé en salle de classe. Voir les conseils proposés dans la section problèmes de santé mentale courants chez les élèves.

Comme pour l’enseignement et l’apprentissage, ce qui fonctionne pour un élève peut ne pas fonctionner pour un autre. Les besoins en matière de santé mentale peuvent également changer au fil du temps. Assurez-vous de revoir l’appui accordé pour vous assurer qu’il soutient toujours efficacement l’élève.

  • Connaissez les professionnels de la santé mentale en milieu scolaire qui soutiennent votre école et les services qu’ils offrent.
  • Travaillez avec le personnel scolaire pour repérer les élèves qui pourraient bénéficier de services de prévention et d’intervention précoce plus spécialisés, ainsi que les élèves qui pourraient bénéficier de mesures d’adaptation et de modifications en salle de classe dans un premier temps.
  • Gardez en tête que les services des professionnels de la santé mentale en milieu scolaire sont une ressource limitée et qu’ils devraient être utilisés pour les élèves ayant besoin de psychothérapie. Les élèves qui ont besoin d’une relation et d’un soutien réguliers peuvent être bien servis par le personnel de soutien aux élèves et par d’autres personnes occupant des rôles de soutien clés.
  • Soyez en mesure de décrire brièvement au personnel scolaire, aux élèves et aux parents/aidants naturels les protocoles d’intervention précoce offerts au sein du système scolaire de l’Ontario. Affirmez clairement que l’école n’est pas le meilleur endroit pour fournir des services plus intensifs, mais que des partenaires en santé mentale de la communauté sont bien placés pour offrir ce type de soutien. Gérez les attentes afin que les écoles puissent se concentrer sur leur rôle essentiel aux niveaux 1 et 2.
  • Assurez-vous d’accroître vos connaissances sur les problèmes de santé mentale courants et sur les stratégies de soutien en salle de classe. Voir sur le site Web de Santé mentale en milieu scolaire Ontario pour de plus amples renseignements.
  • Envisagez des moyens de tirer parti des forces de l’élève ainsi que de ses stratégies d’adaptation naturelles et des soutiens dont il profite déjà (p. ex., se renseigner sur ses moyens de s’adapter et, s’il y a lieu, offrir des compétences et des stratégies supplémentaires; modeler et soutenir les élèves au niveau des processus de résolution de problèmes et de conflits ainsi que dans la prise de décisions).
  • Demandez conseil auprès du professionnel de la santé mentale en milieu scolaire affecté à votre école ou à celui qui travaille avec l’élève pour des stratégies de soutien particulières.
  • Faites la promotion active de la santé mentale et du bien-être à l’école et en salle de classe tous les jours, pour tous les élèves.
  • Envisagez d’introduire des activités de classe qui aideront les élèves à comprendre quels soutiens sont disponibles dans la communauté. Mon cercle de soutien – Livre de poche ressource pour la recherche d’aide destinée aux élèves et Aucun problème n’est trop grand ou trop petit : ressource pour la recherche d’aide destinée aux élèves représentent deux options.
  • Maintenez une bonne communication avec l’élève et le parent/aidant naturel afin de comprendre l’évolution des besoins.

Problèmes de santé mentale et d’assiduité des élèves

Certains élèves peuvent s’absenter de l’école en raison de problèmes de santé mentale. C’est ce qu’on appelle parfois l’évitement scolaire. Lorsque l’anxiété est la cause d’une absence, la pratique exemplaire consiste à encourager la présence, même pour de courtes périodes, tous les jours. Éviter de venir à l’école ne fait que rendre le retour plus difficile. Les élèves peuvent également éviter l’école parce qu’une situation nuit à leur bien-être, comme de l’intimidation ou des expériences liées au racisme. Il est important de déterminer la raison de l’évitement afin de soutenir l’élève efficacement. La NPP 169 : Santé mentale des élèves décrit les exigences que les conseils scolaires doivent respecter en ce qui concerne les absences pour maladie mentale. Si un élève ne peut fréquenter l’école en raison d’un problème de santé mentale, son absence doit être excusée en vertu du paragraphe 21 (2) (b) (« en raison d’une maladie ou d’une autre cause inévitable ») de la Loi sur l’éducation. Souligner l’importance des soins personnels et donner la priorité à la santé mentale peut permettre des conversations plus ouvertes entre les élèves, les parents/aidants naturels et le personnel enseignant.

Travailler avec des partenaires communautaires au niveau 2

Il arrive parfois que des partenaires comme des organismes communautaires de santé mentale, des centres de bien-être pour les jeunes, des groupes de santé publique, culturels ou confessionnels proposent aux conseils scolaires de fournir des services de prévention et d’intervention précoce de niveau 2.

Bien qu’un soutien supplémentaire puisse être le bienvenu, l’harmonisation à la stratégie du conseil scolaire en matière de santé mentale et de lutte contre les dépendances, et les protocoles de partenariat pertinents représentent une étape importante. À cette étape, il s’agit notamment de procéder à l’examen des ententes avec les groupes d’employés du conseil scolaire, de préciser clairement quels services seront fournis en milieu scolaire et de déterminer qui sera responsable de la supervision, de la tenue des dossiers, de la communication, etc.

Avant de conclure des ententes pour la prestation de services de prévention et d’intervention précoce avec un partenaire externe, comme le bureau de santé publique ou une organisation culturelle ou religieuse, référez-vous à la NPP 149 et à la procédure de votre conseil scolaire concernant les partenariats externes et les accords de partenariat afin de vous assurer du respect des protocoles établis.

Prévention et intervention précoce (niveau 2) : ressources pertinentes

School and Community System of Care Collaborative. (2022). Right time, right care: Strengthening Ontario’s mental health and addictions system of care for children and young people.

Government of Canada. (2006). The human face of mental health and mental illness in Canada. Minister of Public Works and Government Services Canada.

Ontario College of Teachers (2018). Supporting Students’ Mental Health – Professional Advisory.

Offord Centre for Child Studies at McMaster University. (2019). Ontario Child Health Study.

Family Care Centre. (n.d.). School refusal: Supporting kids who avoid school [Webpage]. Children’s Mental Health Ontario.