Avez-vous besoin d'aide maintenant?

Nous n’offrons pas de conseils, de consultations ni de traitements en matière de santé mentale. Si une personne que vous connaissez ou vous-même êtes en état de crise, veuillez communiquer avec l’équipe d’intervention d’urgence de votre communauté locale. Vous pouvez également appeler la Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux être des Autochtones au 1 855 242-3310, le Service d’aide téléphonique pour les jeunes Noirs ( Black Youth Helpline) au 1-833-294-8650 ou Jeunesse, j’écoute au 1-800-668-6868.

Apprentissage socioémotionnel

L’accent mis sur les programmes d’apprentissage socioémotionnel est très courant au niveau 1. L’enthousiasme envers l’apprentissage socioémotionnel a augmenté ces dernières années avec la reconnaissance croissante de la valeur des écoles en tant que cadre pour la promotion de la santé mentale.

Pourquoi est-ce important?

  • Les écoles sont des lieux où les élèves acquièrent du contenu et des compétences propres à une matière. Elles jouent également un rôle important dans le développement socioémotionnel et aident les jeunes à atteindre leurs objectifs de vie.
  • Les élèves passent de nombreuses heures à l’école et en apprennent donc beaucoup sur le fonctionnement social et émotionnel en milieu scolaire. Une grande partie de cet apprentissage est implicite, ce qui signifie que les élèves observent et modèlent leur conduite sur celle des autres.

Avantages associés à l’apprentissage socioémotionnel

Le personnel enseignant a soutenu le développement de l’enfant dans le cadre d’une pédagogie efficace pour des décennies. En 2020, le ministère de l’Éducation de l’Ontario a mis à jour le programme d’études pour inclure l’apprentissage socioémotionnel en tant que composante distincte et, en 2023, l’apprentissage socioémotionnel a été inclus comme l’une des onze exigences pour la santé mentale des élèves dans la NPP 169 : Santé mentale des élèves.

  • L’apprentissage socioémotionnel aide à mettre explicitement l’accent sur le développement des compétences sociales et émotionnelles des élèves, en formalisant l’apprentissage afin qu’il soit plus susceptible d’avoir une incidence positive et durable.
  • Avec l’intensification des préoccupations concernant les problèmes de santé mentale des enfants et des jeunes, les écoles sont devenues un lieu important pour aider les jeunes à acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour comprendre et soutenir leur propre bien-être mental.
  • L’apprentissage socioémotionnel représente un moyen d’offrir aux jeunes une capacité d’action, grâce à des compétences pratiques qui peuvent les aider à gérer le stress, à résoudre des problèmes, à aider les autres et à amplifier leur voix.
  • L’apprentissage socioémotionnel est associé à divers résultats positifs, tels que déterminés par la recherche à l’échelle mondiale. Les jeunes qui s’engagent dans un apprentissage socioémotionnel de haute qualité ont de meilleurs résultats en matière de santé mentale et d’études que les élèves comparables qui ne le font pas.

Mises en garde sur l’apprentissage socioémotionnel

Nous savons que le renforcement des compétences en apprentissage socioémotionnel à l’école peut produire d’importants avantages liés à la santé mentale, au bien-être et à la réussite scolaire de certains élèves. Par contre, des préoccupations importantes et sérieuses ont été soulevées quant aux répercussions de l’apprentissage socioémotionnel sur les élèves racisés, marginalisés et mal desservis par le système éducatif lorsque ce programme est dispensé sans attention à l’identité et au bien-être.

Les élèves qui subissent l’oppression ou le racisme, ou qui ne se voient pas reflétés dans l’enseignement de l’apprentissage socioémotionnel, peuvent ne pas tirer profit de cet enseignement et peuvent en fait être affectés négativement ou subir d’autres préjudices. Le ministère de l’Éducation a exigé que le personnel enseignant ne doit pas évaluer les attentes globales liées aux compétences d’apprentissage socio-émotionnel, ni en rendre compte, en raison de l’impact négatif qu’une telle évaluation pourrait avoir sur certains groupes d’élèves.

  • L’apprentissage socioémotionnel n’aborde pas les problèmes systémiques élargis, y compris le racisme et l’oppression, qui existent au sein des systèmes scolaires.
  • Les approches d’apprentissage socioémotionnel peuvent être de nature individualiste et ancrées dans le perfectionnement des compétences personnelles, ce qui peut être incompatible avec des visions du monde qui privilégient les formes de soins collectives et communautaires. La priorité exclusive mise sur le perfectionnement des compétences personnelles fait en sorte que les autres réalités contextuelles des élèves qui peuvent influencer leurs pensées, leurs émotions et leurs actions à l’école sont ignorées (p. ex., des considérations socio-économiques, des défis d’apprentissage, des expériences d’intimidation, d’homophobie, de racisme, etc.). Il faut donc comprendre les limites de l’apprentissage socioémotionnel à cet égard.
  • Les systèmes éducatifs ont été enracinés dans les idéologies et les perspectives blanches depuis si longtemps que le personnel enseignant peut ne pas reconnaître immédiatement les préjugés en faveur des façons occidentales de connaître et d’être, car ils sont si ancrés dans notre culture scolaire. En mettant l’accent uniquement sur le renforcement des compétences dans cette perspective, on peut faire en sorte que les élèves racisés et marginalisés se sentent incompris et sous-évalués, et remettre en question les forces et les valeurs fondamentales qui devraient être célébrées plutôt qu’ignorées.

Comment utiliser une optique d’affirmation identitaire adaptée à la culture pour éclairer l’apprentissage socioémotionnel

La bonne nouvelle est qu’il est possible non seulement d’aborder ces préoccupations dans le cadre de la mise en œuvre de l’apprentissage socioémotionnel dans les écoles de l’Ontario, mais aussi d’utiliser l’apprentissage socioémotionnel comme outil pour favoriser la compréhension et l’action en faveur d’une éducation qui lutte contre le racisme et l’oppression de manière plus générale, en utilisant une optique d’affirmation identitaire adaptée à la culture pour éclairer l’apprentissage socioémotionnel.

L’apprentissage socioémotionnel à partir d’une perspective adaptée à la culture et affirmant l’identité est un enseignement et une pratique ciblés et adaptés au développement de l’acquisition de compétences socioémotionnelles individuelles et collectives qui centrent les élèves et leurs cultures, leurs identités, leurs expériences vécues et leur bien-être collectif. Grâce au co-apprentissage et au renforcement des forces et des ressources, l’apprentissage socioémotionnel peut offrir une gamme de stratégies concrètes pour s’épanouir à l’école et tout au long de la vie lorsque :

  • nous voyons les élèves à travers leurs atouts qui affirment leur identité et les expériences qu’ils apportent à l’école;
  • nous reconnaissons différentes visions du monde et approches du développement socioémotionnel;
  • nous reconnaissons les répercussions profondes du racisme, de l’oppression, de la marginalisation et de la colonisation sur le bien-être des élèves;
  • nous répondons en mettant l’accent sur l’équité, les droits de la personne, la justice sociale et la libération en tant que pierres angulaires de l’enseignement de l’apprentissage socioémotionnel;
  • nous accordons la priorité au point de vue, au leadership et à l’action des élèves.

L’apprentissage socioémotionnel doit être dispensé de manière à affirmer l’identité avec une attention explicite et bienveillante afin que chaque élève puisse atteindre son potentiel et éviter tout préjudice. Cette attention ciblée assurera :

  • la mise en place de conditions d’apprentissage antiracistes et anti-oppressives dans les écoles et les salles de classe. Les écoles doivent nommer et traiter les facteurs contextuels qui perpétuent le racisme, l’oppression et la marginalisation, et éliminer ces fardeaux pour les élèves afin qu’ils puissent participer de manière significative à l’apprentissage.
  • le renforcement des capacités du personnel scolaire grâce à un apprentissage professionnel soutenu et continu. Le personnel scolaire doit non seulement bien connaître l’apprentissage socioémotionnel, mais aussi être conscient des façons dont ces pratiques peuvent nuire involontairement aux élèves. Il doit aussi réfléchir à sa position sociale, à ses privilèges et à ses préjugés non analysés pour s’assurer que l’apprentissage socioémotionnel n’est pas utilisé d’une manière qui impose des responsabilités supplémentaires aux élèves racisés et marginalisés.
  • l’utilisation de programmes et de matériels reflétant les cultures et les identités des élèves servis, qui rehaussent les forces, les perspectives et les méthodes d’acquisition de connaissances des élèves. Le personnel scolaire devrait envisager des approches différenciées de l’apprentissage socioémotionnel qui tiennent compte des différentes expériences vécues et visions du monde, de l’entraide communautaire et de la culture.

L’apprentissage socioémotionnel efficace se fonde sur le perfectionnement professionnel

Il faut disposer de suffisamment de temps et d’espace pour un apprentissage professionnel réfléchi afin que les efforts visant à promouvoir la littératie et le bien-être en matière de santé mentale au niveau 1 soient efficaces et utilisés dans une optique adaptée à la culture et affirmant l’identité. L’apprentissage doit être centré sur les actions suivantes :

  • Comprendre l’apprentissage socioémotionnel dans le contexte ontarien (p. ex., les compétences en apprentissage socioémotionnel figurant dans le programme-cadre de l’Ontario, les ressources ontariennes pour soutenir l’apprentissage socioémotionnel, l’enseignement conçu pour la diversité des élèves dans les écoles ontariennes, la sensibilisation à l’histoire coloniale et raciste de l’éducation en Ontario);
  • Examiner et perturber les systèmes qui perpétuent le colonialisme et la suprématie blanche à l’école (p. ex., comprendre les effets des injustices historiques et actuelles qui continuent de nuire au bien-être des élèves autochtones, noirs, racisés et marginalisés, les moyens par lesquels le personnel scolaire peut contribuer à un environnement qui adopte fermement une position contre le racisme et l’oppression);
  • Analyser les répercussions des préjugés/de l’expérience vécue sur la prestation des programmes liés à la promotion de la santé mentale (p. ex., comprendre votre position sociale et vos privilèges, cerner et contrer vos préjugés);
  • Connaître les élèves et les familles (p. ex., comprendre les cultures et les identités intersectionnelles des élèves, répondre à leurs besoins uniques et s’assurer qu’ils se voient reflétés dans le programme);
  • Donner des exemples de promotion et de littéracie en matière de santé mentale en plein action qui privilégient une approche fondée sur la force, adaptée à la culture et affirmant l’identité.

Changer notre façon de penser à propos de l’apprentissage socioémotionnel

De :À :
Déterminer et « corriger » ce qui ne va pas chez les élèves.Adopter une approche élargie basée sur les forces qui met l’accent sur les croyances et les mentalités des adultes, ainsi que sur les systèmes et les politiques nécessaires pour créer des environnements d’apprentissage équitables.
Se concentrer sur les mentalités, les croyances et les compétences des élèves.Se concentrer sur les préjugés, les croyances et les compétences des adultes qui influencent leurs comportements dans les environnements d’apprentissage, ainsi que sur les politiques et les pratiques des écoles et des conseils scolaires.
Présumer que la situation des élèves qui ont été marginalisés et mal desservis changera s’ils apprennent l’autogestion et la régulation émotionnelle.S’attaquer à l’environnement qui persiste lorsque le racisme et l’oppression systémiques ne sont pas abordés.
Partir d’un état d’esprit basé sur le déficit.Cultiver un état d’esprit basé sur les forces en reconnaissant les atouts des élèves et en trouvant comment les exploiter. Cela inclut le centrage des élèves en tant que moteurs et co-développeurs de leur apprentissage.
Présumer que les comportements problématiques peuvent être éliminés en imposant des conséquences.Aider les élèves à acquérir des compétences et des forces clés, et encourager le développement de relations saines avec leurs pairs.

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